Certification GMED : qu’est-ce que c’est et pourquoi est-elle importante ?

Certification GMED

Dans l’univers des dispositifs médicaux et des diagnostics in vitro, décrocher le droit d’apposer le marquage CE n’a rien d’une formalité. La conformité réglementaire européenne s’appuie sur des évaluations indépendantes confiées à des organismes notifiés. En France, GMED fait figure de référence. On parle souvent de « certification GMED » pour désigner l’issue d’un parcours d’évaluation qui valide la sécurité, la performance et la qualité d’un dispositif. De quoi s’agit-il précisément, qui est concerné, et comment préparer ce passage obligé ? Tour d’horizon concret, à destination des fabricants, distributeurs et porteurs de projets santé.

Comprendre GMED et son rôle d’organisme notifié

Un sésame pour le marquage CE

GMED est un organisme notifié européen (numéro d’identification 0459), habilité par les autorités à évaluer la conformité des dispositifs médicaux (Règlement UE 2017/745, MDR) et des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (Règlement UE 2017/746, IVDR). Concrètement, lorsque votre produit relève d’une classe nécessitant l’intervention d’un organisme notifié, GMED réalise l’audit de votre système qualité et l’examen de votre documentation technique. Si toutes les exigences sont remplies, l’organisme émet un certificat qui vous permet d’apposer le marquage CE et de mettre votre produit sur le marché européen.

Ce que recouvre concrètement la « certification GMED »

Il ne s’agit pas d’un label marketing, mais d’un certificat réglementaire (ou d’un ensemble de certificats) délivré par GMED au terme d’une évaluation de conformité. Selon le type de dispositif et la procédure retenue, cela peut être :

  • un certificat de système de management de la qualité couvrant le Règlement (Annexe IX),
  • un certificat d’examen CE de type (Annexe X),
  • ou un certificat de vérification de la conformité du produit (Annexe XI).

À noter : GMED mène aussi des audits ISO 13485, souvent un prérequis pratique pour répondre aux attentes du Règlement, même si l’ISO est une norme volontaire. L’ensemble forme le socle qualité qui rassure les autorités, les professionnels de santé et les patients.

Qui a besoin d’un certificat délivré par GMED ?

La nécessité d’impliquer un organisme notifié dépend de la classification du produit :

  • Dispositifs médicaux (MDR) :
    • Classe I non stériles et sans fonction de mesure : pas d’intervention d’un organisme notifié (auto-certification sous responsabilité du fabricant),
    • Classe I stériles (Is), avec fonction de mesure (Im), ou réutilisables (Ir) : intervention requise sur le périmètre concerné (stérilité, métrologie, reconditionnement),
    • Classes IIa, IIb, III : intervention requise, avec revue approfondie du système qualité et de la documentation technique.
  • Dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (IVDR) :
    • La majorité (Classes B, C, D) nécessite un organisme notifié,
    • La Classe A non stérile reste auto-certifiable ; la Classe A stérile implique un organisme notifié pour la stérilité.

Importateurs et distributeurs ne sont pas certifiés par GMED, mais ils doivent s’assurer que les dispositifs qu’ils mettent sur le marché sont couverts par des certificats valides et que les obligations de la chaîne d’approvisionnement sont respectées (traçabilité, vigilance, UDI, etc.).

Comment se déroule une évaluation de conformité avec GMED ?

Le processus suit une logique structurée, avec des variations selon la classe du produit et le type de procédure choisi :

  1. Demande et contractualisation : dépôt d’un dossier d’admission (description de l’entreprise, du dispositif, de la classification, du référentiel qualité), analyse de la portée et signature du contrat.
  2. Planification : définition du périmètre (sites, sous-traitants critiques, lots pilotes), calendrier d’audit et de revues documentaires.
  3. Audit du système de management de la qualité (Annexe IX) : vérification de la conformité au MDR/IVDR et à ISO 13485 (conception, achats, production, contrôle, PMS, vigilance). Des audits inopinés peuvent intervenir ensuite, une fois certifié.
  4. Revue de la documentation technique :
    • Conformité aux exigences générales de sécurité et performances (GSPR),
    • Gestion des risques (ISO 14971),
    • Évaluation clinique (MDR) ou performance/validation (IVDR),
    • Biocompatibilité (ISO 10993), électronique/sécurité (IEC 60601), logiciels (IEC 62304), utilisabilité (IEC 62366), stérilisation/asepsie, etc., selon le cas.
  5. Résolution des écarts : réponses aux demandes de compléments (NCR et observations), preuves factuelles, mises à jour des rapports et procédures.
  6. Décision de certification : émission du ou des certificats CE, avec identification précise de la portée (familles de produits, sites, conditions), et durées de validité.
  7. Surveillance et renouvellement : audits périodiques, revue des modifications significatives, suivi de la PMS/PSUR, plan PMCF (MDR) ou plans de surveillance de performance (IVDR).

Critères, coûts et délais : ce qu’il faut anticiper

Le temps et le budget sont les deux variables que les fabricants sous-estiment le plus. Quelques repères réalistes :

  • Délais : selon la classe, la complexité et la maturité du dossier, comptez généralement 9 à 18 mois entre la demande et la certification, parfois davantage en période de forte charge des organismes notifiés. Anticipez très tôt.
  • Coûts : ils comprennent les frais d’admission, les journées d’audit, les revues techniques, les audits inopinés, et la surveillance annuelle. La facture augmente avec le nombre de sites, la diversité des dispositifs et la quantité de sous-traitance critique.
  • Ressources internes : prévoir un chef de projet réglementaire, l’appui du design, de la production, du clinique, et des achats. Sans pilotage dédié, les demandes de compléments s’éternisent.
  • Itérations : plusieurs cycles de questions/réponses sont normaux. Un dossier « premier coup » est rare ; la qualité des preuves cliniques ou de performance est souvent l’élément déterminant.

Points d’attention techniques fréquents

Les non-conformités récurrentes observées lors des revues GMED (et plus largement sous MDR/IVDR) se concentrent sur :

  • Évaluation clinique/performances insuffisantes : plan clinique incomplet, équivalence mal justifiée, études trop faibles statistiquement, ou méthodes de validation non conformes à l’état de l’art.
  • Gestion des risques : liens insuffisants entre risques, mesures de maîtrise, validation et informations destinées à l’utilisateur. Le fichier de gestion des risques doit « vivre » et se refléter dans le design et l’étiquetage.
  • Logiciels et cybersécurité : classification logiciel, architecture, traçabilité des exigences, tests, gestion des vulnérabilités, mises à jour et plan de support.
  • Usabilité : analyses d’usage et validations trop théoriques, sans essais représentatifs en conditions réalistes.
  • Fabrication/stérilisation : validation des procédés (IQ/OQ/PQ), contrôle des environnements, maîtrise des fournisseurs critiques, preuves de reproductibilité.
  • Surveillance post-commercialisation (PMS) : plans et rapports trop génériques, absence d’indicateurs exploitables, PSUR/PMCF superficiels.

Comment choisir GMED (ou un autre organisme) en connaissance de cause ?

GMED est reconnu pour son expertise technique et sa rigueur. Cela dit, vérifiez l’adéquation de sa portée de notification à vos produits (codes de désignation MDR/IVDR). Quelques critères pragmatiques de sélection :

  • Portée et spécialités : votre technologie (implant, logiciel, électromédical, IVD de haute complexité, etc.) est-elle couverte ?
  • Capacité et délais : interrogez les délais moyens d’admission, de revue technique et de planification d’audit pour votre classe.
  • Langue de travail : qualité des échanges et des rapports dans la langue souhaitée (FR/EN), disponibilité des équipes.
  • Expérience sectorielle : nombre de dossiers similaires traités, retours d’expérience, attentes documentaires.
  • Synergie normative : possibilité de combiner audits (par ex. ISO 13485 + Règlement) pour optimiser les coûts et éviter des redondances.

Prévoyez aussi un processus de sélection en amont : candidature à plusieurs organismes, dossiers d’admission bien argumentés, et un « dossier vitrine » qui démontre la maîtrise du référentiel. Cela fluidifie l’instruction.

Deux cas pratiques pour se situer

Un dispositif implantable de classe III

Un fabricant d’implants orthopédiques souhaite migrer de l’ancienne directive à la conformité MDR. Le chantier critique porte sur l’évidence clinique : l’équivalence n’est plus tenable telle quelle, une étude post-market bien conçue s’impose. GMED demande une consolidation de la littérature, un plan PMCF robuste et la mise à jour du rapport d’évaluation clinique. Le système qualité est mature, mais l’audit révèle des points à corriger sur la traçabilité des lots. Après 14 mois (dont 4 de réponses aux demandes), le certificat MDR est délivré, avec un plan de surveillance renforcé la première année.

Un autotest IVDR de classe C

Une start-up développe un test rapide. Sous IVDR, l’intervention d’un organisme notifié est incontournable. GMED exige un paquet de preuves robuste : validation analytique (sensibilité, spécificité), validation clinique multi-sites avec justification statistique, études d’utilisabilité sur la population cible et robustesse en conditions variables. Les allers-retours portent sur les critères d’acceptation et l’échantillonnage. Le démarrage anticipé des études permet d’accélérer la revue ; le certificat est obtenu en 11 mois.

Bonnes pratiques pour réussir votre dossier

  • Démarrer tôt : la stratégie réglementaire se pense dès la conception (choix matériaux, architecture logicielle, plan clinique, stérilisation).
  • Adopter les normes harmonisées : elles fournissent des présomptions de conformité (ISO 14971, 10993, 13485, IEC 60601, 62304, 62366…).
  • Soigner la traçabilité : relier exigences, risques, vérifications/validations, instructions d’utilisation et allégations marketing.
  • Tester la lisibilité : IFU, étiquetage, UDI ; tout doit être compréhensible pour l’utilisateur réel, pas seulement pour l’ingénieur.
  • Préparer les réponses : constituez une équipe « Q&R » pour traiter rapidement les demandes de compléments avec des preuves vérifiables.
  • Anticiper la PMS : définissez des indicateurs, des sources de données et un plan PMCF/PSUR avant même la mise sur le marché.

Pourquoi la certification délivrée par GMED est stratégique

Au-delà du droit d’accès au marché européen, l’évaluation réalisée par un organisme reconnu comme GMED apporte :

  • Crédibilité auprès des hôpitaux, assurances et distributeurs, qui vérifient systématiquement les certificats et la classe du dispositif.
  • Avantage compétitif : un dossier solide réduit les litiges, accélère les appels d’offres et rassure les cliniciens.
  • Pérennité : le suivi post-commercialisation structuré limite les rappels et alimente l’amélioration continue.
  • Portabilité internationale : même si chaque pays a ses règles, une base qualité conforme au MDR/IVDR et à ISO 13485 facilite l’accès à d’autres marchés.

FAQ express

Quelle est la différence entre ISO 13485 et un certificat délivré par GMED au titre du MDR/IVDR ? ISO 13485 atteste du système qualité du fabricant ; le certificat MDR/IVDR couvre la conformité réglementaire du produit et/ou du système qualité vis-à-vis des Règlements. Ils sont complémentaires mais distincts.

Un dispositif de classe I a-t-il besoin de GMED ? Pas toujours. Seules les variantes stériles, avec fonction de mesure ou réutilisables nécessitent une intervention d’un organisme notifié sur le périmètre concerné.

Combien de temps mon certificat est-il valable ? La durée figure sur le certificat. Elle s’accompagne d’audits de surveillance et de conditions (notification des modifications significatives, maintien de la conformité, PMS).

Que se passe-t-il en cas de modification de design ? Selon l’impact, une notification et parfois une revue complémentaire sont nécessaires. Anticipez ces changements dans votre plan projet.

En résumé

La « certification GMED » désigne l’obtention d’un certificat réglementaire délivré par un organisme notifié de premier plan, permettant le marquage CE des dispositifs médicaux et IVD. Essentielle pour l’accès au marché européen, elle repose sur un système qualité robuste, une documentation technique irréprochable et des preuves cliniques/performances à la hauteur des exigences du MDR/IVDR. Anticipation, traçabilité et rigueur sont vos meilleurs alliés pour transformer l’évaluation en accélérateur de confiance.

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