Remboursement d’un set de perfusion : démarches et conditions

Remboursement set de perfusion

Faire poser une perfusion à domicile ou en ambulatoire implique souvent l’achat de consommables spécifiques. Bonne nouvelle : dans de nombreux cas, ces dispositifs bénéficient d’une prise en charge par l’Assurance Maladie. Encore faut‑il connaître les conditions, les justificatifs à fournir et le chemin administratif à suivre. Cet article fait le point, pas à pas, pour obtenir le remboursement d’un set de perfusion dans les règles de l’art.

Qu’entend‑on par « set de perfusion » et quel est son cadre de prise en charge ?

Un set de perfusion regroupe les consommables stériles nécessaires à l’administration d’une solution ou d’un médicament par voie intraveineuse, sous‑cutanée ou entérale, selon l’indication. Il peut comprendre notamment :

  • une tubulure avec régulateur de débit et filtre éventuel,
  • des raccords, connecteurs et valves anti‑reflux,
  • un perfuseur, des aiguilles ou cathéters selon le protocole,
  • des accessoires de fixation et d’asepsie.

Sur le plan réglementaire, il s’agit d’un dispositif médical à usage unique, marqué CE. Sa prise en charge dépend de son inscription à la LPP/LPPR (Liste des Produits et Prestations Remboursables) avec un code spécifique. La présence d’un code LPP et d’un tarif de responsabilité conditionne la facturation et le remboursement par l’Assurance Maladie.

Conditions générales de prise en charge par l’Assurance Maladie

Pour être remboursé, un set de perfusion doit répondre simultanément à plusieurs critères :

  • Indication médicale justifiée par une pathologie ou un traitement nécessitant une perfusion (antibiothérapie à domicile, hydratation, chimiothérapie en circuit fermé selon cadre, nutrition parentérale, etc.).
  • Prescription médicale rédigée par un médecin, précisant la nature du dispositif, la quantité et la durée d’utilisation.
  • Produit inscrit à la LPP/LPPR (présence d’un code LPP et respect des mentions de la fiche descriptive).
  • Fournisseur conventionné (pharmacie, prestataire de santé à domicile – PSAD – ou distributeur habilité) capable d’émettre une facture et, si besoin, une feuille de soins.

Bon à savoir : pour les prises en charge à domicile encadrées par un PSAD (antibiothérapie, perfusions prolongées, nutrition), les consommables sont souvent inclus dans un forfait LPP global. Dans cette configuration, le patient n’achète pas séparément le set de perfusion : il est livré et facturé au forfait, avec application du tiers payant.

Taux de remboursement et reste à charge : à quoi s’attendre ?

En l’absence d’exonération, l’Assurance Maladie rembourse en général 60 % de la base LPP (tarif de responsabilité). Le solde est pris en charge, partiellement ou totalement, par la complémentaire santé selon votre contrat.

Exemples chiffrés

  • Prix public TTC : 15 € – Base LPP : 12 € – Assurance Maladie (60 %) : 7,20 € – Reste : 7,80 € (couvert en tout ou partie par la mutuelle).
  • Cas exonérant (ALD, maternité, AT/MP) : prise en charge à 100 % de la base LPP. Si le prix dépasse la base, un petit reste peut subsister et être couvert par la complémentaire.

À noter : si le professionnel pratique le tiers payant, vous n’avancez pas la part Sécurité sociale, et souvent pas non plus la part complémentaire.

Démarches pas à pas pour obtenir le remboursement

1) Obtenir une prescription conforme

  • Consultez votre médecin. L’ordonnance doit mentionner le dispositif (ex. « set de perfusion stérile pour antibiothérapie IV »), la quantité et la durée d’utilisation.
  • Si une perfusion à domicile est prévue, le protocole doit préciser le cadre (HAD/PSAD) ou l’autoadministration encadrée.

2) Choisir un distributeur conventionné

  • Pharmacie d’officine, PSAD, ou distributeur de dispositifs médicaux. Vérifiez qu’il peut facturer avec code LPP et qu’il accepte votre carte Vitale.
  • Si achat en ligne, exigez une facture détaillée mentionnant le code LPP et, si le tiers payant n’est pas possible, une feuille de soins. Sans ces éléments, la caisse refusera.

3) Présenter vos justificatifs

  • Carte Vitale et attestation de droits (et d’ALD le cas échéant).
  • Ordonnance originale en cours de validité.

4) Facturation et envoi

  • Avec tiers payant : le professionnel télétransmet (SESAM‑Vitale). Vous n’avez rien à envoyer.
  • Sans tiers payant : transmettez à votre CPAM la feuille de soins signée, la prescription et la facture. Conservez des copies.

5) Demander le complément mutuelle

  • Si votre complémentaire ne pratique pas l’échange NOEMIE, adressez‑lui le relevé d’Assurance Maladie et la facture pour prise en charge du reste.

Délais : après télétransmission, le remboursement intervient souvent sous 3 à 7 jours ouvrés. Pour un envoi papier, comptez 2 à 4 semaines.

Le cas des perfusions à domicile via un prestataire (forfaits)

Lorsque la perfusion est organisée à domicile (antibiothérapie, traitement anticancéreux dans un cadre éligible, hydratation, nutrition parentérale), un prestataire de santé à domicile se charge de la livraison, de l’installation, du suivi et de la logistique des consommables. La facturation s’effectue via des forfaits LPP incluant les sets de perfusion, les dispositifs associés et l’accompagnement.

Concrètement :

  • Vous ne payez généralement rien sur place. Le prestataire applique le tiers payant et règle la partie administrative avec l’Assurance Maladie et votre complémentaire.
  • Si vous êtes en ALD exonérante, la prise en charge est le plus souvent intégrale sur la base LPP.
  • Le protocole médical (ordonnance) et les comptes rendus encadrent la durée et la fréquence des livraisons.

Rôle de la mutuelle : comment limiter le reste à charge ?

Les contrats responsables couvrent typiquement le ticket modérateur (les 40 % restants de la base LPP). Selon les garanties, la mutuelle peut aussi couvrir tout ou partie d’un éventuel dépassement entre le prix facturé et la base LPP. Vérifiez :

  • la prise en charge des dispositifs médicaux (DM) à domicile,
  • le plafond annuel éventuel,
  • l’existence d’un tiers payant avec votre prestataire ou votre pharmacie.

Cas particuliers et questions fréquentes

Un accord préalable est‑il nécessaire ?

Pour un set de perfusion standard inscrit à la LPP, l’accord préalable est rare. En revanche, certains dispositifs (pompes, accessoires spécifiques, protocoles particuliers) peuvent l’exiger. Votre médecin et le distributeur vous informeront si la fiche LPP l’impose.

HAD, ambulatoire ou hôpital : qui paie quoi ?

  • Hôpital/ambulatoire : si la perfusion est réalisée au sein de l’établissement, les consommables sont intégrés au financement hospitalier, sans facturation au patient.
  • HAD : les consommables sont compris dans la prise en charge HAD.
  • À domicile hors HAD : facturation via PSAD ou officine selon l’ordonnance.

Puis‑je acheter sur internet et me faire rembourser ?

Oui, si le vendeur est conventionné et si le set est inscrit à la LPP. Exigez une facture conforme contenant le code LPP, le libellé, la quantité, le prix, vos coordonnées, ainsi qu’une feuille de soins si la télétransmission n’est pas possible. À défaut, l’Assurance Maladie refusera la demande.

Que faire en cas de refus de remboursement ?

Demandez les motifs écrits à votre caisse. Corrigez si c’est un oubli de pièce (ordonnance, facture). En cas de désaccord persistant, adressez une réclamation puis, si nécessaire, saisissez la Commission de recours amiable (CRA) dans les 2 mois suivant la décision.

Erreurs fréquentes à éviter

  • Ordonnance incomplète (absence de quantité/durée) ou périmée.
  • Produit non inscrit à la LPP ou référence hors champ de prise en charge.
  • Achat auprès d’un vendeur non conventionné incapable d’émettre une feuille de soins.
  • Facture sans code LPP ni libellé conforme.
  • Incohérence entre la quantité prescrite et livrée.

Conseils pratiques pour fluidifier la prise en charge

  • Avant d’acheter, demandez au professionnel le code LPP et la base de remboursement.
  • Si vous êtes en ALD, présentez votre attestation à jour pour bénéficier d’une prise en charge à 100 % sur la base.
  • Demandez un devis si le prix public excède sensiblement la base LPP, pour mesurer le reste potentiel.
  • Centralisez votre supply (même prestataire) afin d’éviter les multiples démarches.

Documents à conserver

  • Ordonnances originales et protocoles médicaux.
  • Factures détaillées mentionnant le code LPP et les quantités.
  • Feuilles de soins papier (si utilisées) et preuves d’envoi.
  • Relevés de remboursement de l’Assurance Maladie et de la mutuelle.

Résumé et points clés

  • Le remboursement d’un set de perfusion est possible si le produit est prescrit, inscrit à la LPP et fourni par un distributeur conventionné.
  • Le taux de base est de 60 % de la base LPP, avec nombreuses situations à 100 % (ALD, maternité, AT/MP).
  • En perfusion à domicile via un PSAD, les sets sont généralement inclus dans un forfait avec tiers payant.
  • Gardez toutes les pièces justificatives et vérifiez l’existence d’un code LPP avant l’achat.

Conclusion

Obtenir la prise en charge d’un set de perfusion ne relève pas du parcours du combattant, à condition de respecter quelques fondamentaux : une prescription claire, un produit référencé à la LPP, et un circuit de distribution conventionné. En cas de perfusion à domicile, privilégiez un prestataire de santé à domicile qui gérera la logistique et la facturation. Pour les achats en direct, anticipez : demandez le code LPP, la base de remboursement et une facture conforme. Ces réflexes vous évitent les refus et réduisent le reste à charge.

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